Le jeu de la Suède en avantage numérique et en désavantage numérique, le meilleur du tournoi, a fait chou blanc. Contrairement à leurs habitudes, les Suédois avaient l’air à plat, hésitants et désorganisés, et ce, au pire moment.

« Nous n’avons pas joué notre meilleur hockey », a affirmé le capitaine Jacob de la Rose. « C’est dommage dans un gros match comme celui-ci. »

Le résultat a mis fin à une domination de la Suède sur la Russie au cours des dernières années. Avant ce match, les Suédois avaient remporté quatre rencontres éliminatoires contre la Russie, incluant le match pour la médaille d’or en 2012, et 10 des 11 derniers affrontements.

Pour la première fois depuis 2012, la formation en bleu et jaune ne sera pas de la finale.

Ziat Paigin et Maxim Mamin ont marqué les autres buts de la Russie, et Vladimir Bryuvkin a obtenu deux mentions d’aide.

Lucas Wallmark a inscrit l’unique but de la Suède.

Le Russe Igor Shestyorkin, qui avait aussi gardé le but des siens dans leur victoire de 3-2 sur les États-Unis en quart de finale, a remporté le duel des gardiens aujourd’hui face à Linus Soderstrom qui n’avait perdu aucun match jusqu’à présent.

« Nos joueurs ont fait un excellent travail en défensive, bloquant des tirs et profitant des occasions », a déclaré Shestyorkin. « Avant le match, je m’attendais à beaucoup plus de tirs, mais mes coéquipiers ont fait un excellent travail. »

Gustav Forsling, le meilleur défenseur de la Suède à ce Mondial junior, n’a pas été tendre envers le gardien russe : « Il n’est pas un très bon gardien et nous aurions dû avoir beaucoup plus de tirs au but, obtenir plus de rebonds. Nous avons trop passé la rondelle alors que nous aurions dû tirer. Il accorde beaucoup de rebonds. »

Les Russes ont dominé une première période sans but et sans effusion de sang, doublant les Suédois 12-6 au chapitre des tirs au but.

Alors qu’il restait 5 min 51 s au premier tiers, Mamin a écrasé le défenseur William Lagesson d’une mise en échec par-derrière dans le coin à la gauche de Soderstrom. Lagesson gisait sur la glace alors que le soigneur s’occupait de lui. Les officiels ont discuté ensemble avant d’imposer une punition mineure de deux minutes et une punition d’inconduite pour mise en échec par-derrière à Mamin.

Les Russes ont ouvert la marque à 11 min 18 s du deuxième vingt à la suite d’un beau jeu de passe. Golyshev, filant au centre, a remis la rondelle à Sharov dans le cercle de mise au jeu à gauche, et ce dernier a décoché un tir du poignet qui a déjoué Soderstrom par-dessus la mitaine.

La Russie a porté son avance à 2-0 seulement 1 min 32 s plus tard pendant une supériorité numérique lorsque Paigin a décoché un boulet du haut du cercle de mise au jeu à droite.

Gardant son équipe dans le match, Soderstrom a effectué un arrêt époustouflant quelques minutes plus tard quand le trio de Sharov a frappé de nouveau à sa porte, puis il a repoussé le trio de Pavel Buchnevich alors qu’il bourdonnait autour de son filet.

Mais les Russes revenaient constamment à la charge. Ils croyaient bien avoir creusé l’écart à trois buts alors qu’il restait une minute à jouer en deuxième période. Derygachyov a foncé au filet avec un défenseur suédois sur le dos et la rondelle a dévié sur son patin gauche pour se faufiler au-delà de la ligne pendant que le filet quittait ses amarres. Après avoir étudié la reprise vidéo, le but a été refusé.

À 1 min 31 s de la troisième, Sharov a porté la marque à 3-0. Profitant d’un revirement suédois, Maxim Mamin a récupéré la rondelle le long de la bande de côté et l’a passée à Bryukin au centre. Ce dernier l’a remise à Sharov qui a marqué d’un tir précis avant même que Soderstrom puisse réagir.

« Quand vous tirez de l’arrière 3-0 au tableau indicateur, c’est une situation difficile contre la Russie », a dit Anton Karlsson.

Les Suédois ont dû prendre des risques dans l’espoir de revenir dans le match, mais la contre-attaque russe n’a cessé de menacer. Forsling s’est empressé de replier pour mettre fin à l’échappée de Golyshev en effectuant une belle mise en échec avec le bâton.

Alors qu’il restait 8 min 30 s à jouer, Wallmark a redonné vie aux Suédois lorsqu’il s’est avancé en zone privilégiée pour décocher un tir du revers entre ses jambes et sous Shestyorkin pour réduire l’écart à 3-1. C’était son quatrième but du tournoi.

Trente secondes plus tard, un tir suédois de la zone privilégiée a bien failli se faufiler derrière Shestyorkin, mais le gardien russe s’est allongé sur le dos et a couvert la rondelle.

Les Russes ont rapidement répliqué en creusant l’écart à 4-1 à 12 min 39 s. Sur une échappée à 2 contre 1, Soderstrom a repoussé le puissant tir d’Ivan Fishenko avec sa jambière gauche, mais la rondelle a bondi vers Mamin qui s’est démarqué de son couvreur et a fait mouche.

« Dans le premier match contre la Suède, nous avons aussi créé plusieurs occasions, mais nous n’avons pas marqué beaucoup », a dit Shestyorkin. « Mais en demi-finale nous avons été plus attentifs, probablement à cause de l’importance du match. »

Il n’y aurait pas de remontée miraculeuse pour la Suède qui a retiré Soderstrom pour le remplacer par un attaquant supplémentaire à quatre minutes de la fin. Wallmark croyait bien avoir marqué son deuxième but du match avec 23 secondes à jouer, mais il y avait eu obstruction sur le gardien de but.

Alors que les Russes poursuivent leur quête pour le premier prix, les Suédois devront se reconcentrer s’ils veulent remporter au moins une médaille pour une quatrième année de suite.

« Nous devons gagner ce match [bronze] », a dit Forsling. « Maintenant, c’est déprimant, mais nous devons nous réveiller demain et gagner. C’est tout ce que nous pouvons faire. »