Fédération internationale de hockey sur glace

Rivaux aux bons souvenirs

Rivaux aux bons souvenirs

Américains et Russes sont déjà motivés

Publié 02.01.2015 10:08 GMT-5 | Auteur Martin Merk
Rivaux aux bons souvenirs
Les États-Unis et la Russie ont joué en quart de finale l’an dernier. La Russie a gagné le match 5-3. Photo : François Laplante / HHOF-IIHF Images
Peu importe le sport, il y a toujours beaucoup d’histoire dans un quart de finale É.-U. c. Russie, surtout quand les équipes sont en terrain neutre.

Bien que l’on n’ait pas écrit autant de livres sur la rivalité américaine-russe dans le monde du hockey que sur celle entre le Canada et la Russie, de nombreuses luttes entre ces deux nations ont délicieusement été exploitées par les deux rivaux durant l’ère de la Guerre froide pour déclarer la supériorité de leur idéologie, qu’il s’agisse des nombreuses victoires soviétiques aux championnats mondiaux ou encore du Miracle sur glace des Américains aux Jeux olympiques d’hiver de 1980. Les tempéraments se sont refroidis depuis, mais pour beaucoup, la rivalité va encore au-delà d’un simple match de hockey.

Cependant, pour les jeunes d’aujourd’hui, ce qui s’est passé avant leur naissance relève plutôt de l’histoire lointaine. Et malgré les discordes politiques qui ont pris de l’ampleur l’an passé après ce que l’Ouest appelle l’annexion de la Crimée et la Russie la réunification de la Crimée, la jeune génération de joueurs de hockey compte plutôt de bons souvenirs du pays adverse. Les États-Unis ont gagné leur dernière médaille d’or du Mondial junior en terre russe en 2013 où ils ont profité d’un fantastique accueil tant par les organisateurs que les partisans à Oufa. Et la dernière fois que la Russie a gagné l’or au Mondial junior remonte à la dernière fois que l’événement a eu lieu aux États-Unis, c’est-à-dire en 2011, à Buffalo.

Tout comme l’année dernière à Malmö lorsque la Russie a remporté le quart de finale 5-3, une seule des deux nations accédera aux demi-finales.

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« Ce sera un match amusant et robuste. Nous devons faire preuve de discipline et jouer fort », a déclaré l’attaquant américain Dylan Larkin.

L’étudiant de 18 ans de l’Université du Michigan suivait dans l’ombre de Jack Eichel avant l’événement quant à l’attention qu’on lui portait, mais il s’est révélé le meilleur pointeur de son équipe avec cinq buts et deux mentions d’aide en quatre matchs. Et il a visiblement profité de sa première expérience au Mondial junior à Montréal, ville cohôte de l’événement, car selon lui les Américains n’auraient pas pu demander une meilleure ville où jouer.

« Quel sentiment que de contribuer à l’équipe comme cela », a affirmé Larkin au sujet de sa fiche avant d’ajouter : « Mais Jack [Eichel] contribue beaucoup à l’équipe avec la façon dont il nous guide et il nous aide. »

Le natif du Michigan, qui était partisan des Red Wings quand il était enfant et qui a été repêché par Detroit en 15e position l’été dernier, a déjà vécu ses premières expériences avec la Russie et sait que le match ne sera pas facile.

« Nous avons joué quelques matchs, quelques tournois des Cinq nations. Ils ont une fois fait une remontée pour nous battre, mais nous nous sommes amusés à jouer », a raconté Larkin. « Il existe bien sûr une rivalité historique qui démontre jusqu’à quel point la Russie est un véritable pays de hockey. »

Dans le vestiaire russe, l’ambiance est plus tendue ces jours-ci que dans celui des Américains. La fiche du groupe était plutôt médiocre avec sa troisième place, à un point seulement de la ronde de relégation. Au lieu de gagner le dernier match contre la République tchèque et d’accéder à un match de quart de finale contre la Slovaquie, les Russes auront maintenant à composer avec les Américains.

Les Russes ont montré ce qu’ils avaient de mieux au cours d’un match emballant contre la Suède, mais ont fait preuve de relâche en perdant des points contre les Tchèques et les Danois, nations qui se classent normalement derrière eux en hockey. Valeri Bragin, le dernier entraîneur russe à remporter le titre au Championnat mondial junior, s’est plaint que l’équipe semblait se détendre lorsqu’elle constatait un danger et souhaite que cet enjeu psychologique ait disparu en ronde éliminatoire et surtout face aux Américains. « Peu importe l’équipe contre qui l’on joue, il faut bien jouer », a expliqué Bragin après le dernier match.

Si l’on écoute les joueurs, le problème ne proviendra pas d’une carence mentale de motivation si les choses tournent mal pour les Russes en quart de finale.

« Contre les Américains, nous n’avons pas à nous préparer plus spécialement, puisque tout le monde sera affamé de victoire », a déclaré le défenseur Dmitri Yudin au réseau R-Sport.

Et Anatoli Golyshev est d’accord : « Nous n’étions pas prêts contre les Tchèques. Nous sommes les seuls coupables. Nous avons choisi le parcours difficile en quart de finale. Mais nous sommes Russes. Nous n’abandonnons jamais. Nous jouerons jusqu’à la dernière minute pour corriger la situation. Rien n’est encore perdu. »

Ou dans les mots encore plus empreints d’anticipation qu’a prononcés Vladislav Gavrikov : « Le 2 janvier, nous nous battrons à la vie à la mort. Nous nous devons d’être dans notre meilleure forme. »

Tandis que les Américains ont récupéré après leur match intense contre le Canada en optant pour un entraînement hors glace et en s’offrant une visite des installations des Canadiens de Montréal au jour de l’An, les Russes pour leur part ont retardé leur entraînement à tard en après-midi. Mais mieux vaut tard que jamais. Et il pourrait s’agir là de la devise des Russes pour le reste du tournoi.

 

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