Fédération internationale de hockey sur glace

Mon nom est Fust, John Fust

Mon nom est Fust, John Fust

Un ancien agent en mission avec la Suisse

Publié 27.12.2014 09:47 GMT-5 | Auteur Martin Merk
Mon nom est Fust, John Fust
John Fust entraîne l’équipe suisse à Toronto. Photo : André Ringuette / HHOF-IIHF Image
John Fust est revenu à ses racines à Montréal pour le dernier match préparatoire. L’agent secret devenu entraîneur est en mission avec l’équipe de la Suisse.

Fust est né à Montréal il y a 42 ans et son héritage suisse ne se fait pas uniquement sentir dans son nom. Ses grands-parents ont déménagé de la Suisse pour s’installer à Montréal dans les années 1920. Déjà quand Fust visitait le pays durant le temps des fêtes, alors âgé de 12 ans, il pensait qu’il jouerait au hockey ici un jour.

En effet, le hockey l’a mené sur la terre de ses ancêtres et aujourd’hui il est de retour en sol canadien à l’occasion du Championnat mondial junior 2015 de l’IIHF et pour le dernier match préparatoire de la formation suisse contre le Canada, il revient dans sa ville natale de Montréal.

« C’est une expérience de revenir ici dans ce rôle. Je suis né à Montréal, j’ai grandi ici et puis j’ai vécu 20 ans à Toronto, donc ce tournoi s’avère vraiment un retour à la maison pour moi et ma famille », a raconté Fust après un revers de 6-0 face au Canada. « Ce fut certainement un moment spécial de me retrouver au Centre Bell mais il reste beaucoup de travail à accomplir. »

C’est probablement parce qu’il a grandi à Montréal dans ce qu’il décrit comme étant sûrement la ville la plus folle de hockey qu’il est devenu un joueur et un entraîneur de hockey.

« J’ai adopté le mode de vie typique d’un garçon de Montréal. En hiver, nous pratiquions le hockey et en été, le baseball et soccer. Ça fait partie de la culture. Il y avait une grande patinoire dans le parc à côté de chez moi. J’enfilais mes patins dans la maison et je patinais sur la rue gelée jusqu’au parc et lorsqu’il faisait noir, on me disait de rentrer à la maison », dit-il, à propos de son enfance.

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« C’était un mode de vie fantastique pour un jeune et j’aimerais que les enfants suisses puissent avoir un aperçu de ce que cela peut apporter, puisqu’une telle façon de vivre vous rend fou du hockey et c’est certainement l’une des principales raisons pourquoi le hockey est une passion pour moi. »

Après avoir obtenu un diplôme de l’Université Princeton en 1994, Fust a amorcé sa carrière de joueur professionnel dans la Ligue B de la Suisse avec Martigny, Olten, Herisau et Langnau, située dans la vallée de l’Emmental, d’où provient le célèbre fromage suisse orné de trous. Il a joué six ans dans la meilleure ligue de Suisse et ensuite il a passé deux saisons dans la NLB avec Forward Morges et HC Sierre.

« Après l’université, j’ai eu des offres pour jouer en Suisse. J’ai pris cela une année à la fois et j’ai finalement joué pendant 12 ans », explique-t-il.

Une fois sa carrière de joueur terminée en 2006, il est retourné à Ottawa avec sa famille et a amorcé une formation de cinq ans au Service canadien du renseignement de sécurité et voulait prendre ses distances du hockey après des dernières années difficiles. Il a tout de même donné du temps en tant qu’entraîneur adjoint d’une équipe universitaire.

C’était pour lui une nouvelle vie, alors que même sa famille et ses amis les plus près ne pouvaient savoir exactement ce qu’il faisait en tant qu’agent d’infiltration. Même aujourd’hui, il ne veut pas trop en dire. « Je travaillais seulement pour le gouvernement », dit-il avec un sourire.

« Je me suis inscrit au SCRS et j’ai été accepté. J’ai amorcé le processus d’une nouvelle vie, mais Martin Gerber, qui était un ancien coéquipier de Langnau et qui occupait le rôle de gardien de but des Sénateurs d’Ottawa à ce moment, a changé un peu le cours de tout cela. Un agent cherchait un entraîneur et Martin m’a prêté le téléphone lors d’un dîner et dix minutes plus tard, j’ai obtenu l’emploi qui me donnait un essai d’un an en tant qu’entraîneur. »

En 2007, il a pris la barre du EHC Visp de la Ligue B. Il a mené l’équipe au premier rang en 2010 et a obtenu un contrat dans la NLA la même année avec son ancienne équipe de Langnau. Avec lui derrière le banc, l’équipe s’est qualifiée pour les séries éliminatoires pour la première et seule fois de son histoire en 2011. Il a ensuite été libéré à sa troisième année.

Pour la saison 2013-2014, il a joint les rangs d’une formation rivale de cette ligue, Lausanne, pour jouer le rôle d’adjoint à Heinz Ehlers, le père de Nikolaj Ehlers, le meilleur espoir du Danemark au Mondial junior. Cependant, lorsqu’il a eu la chance d’occuper une fonction plus importante, il a accepté un nouveau défi avec la Fédération de hockey sur glace de la Suisse pour devenir adjoint à Glen Hanlon avec l’équipe nationale masculine et entraîneur-chef de l’équipe nationale des M20.

Et maintenant, ici, il se prépare pour le premier duel à Toronto. Son équipe semble étonnamment jeune, alors que la moitié des joueurs sont sous-âgés, dont les trois gardiens de but.

« La jeune génération est bien représentée dans notre formation et bien entendu, des matchs comme celui contre le Canada sont importants pour savoir où nous en sommes et où nous devons aller », commente Fust.

« Je pense que le vent a viré de bord lorsque le jeu a commencé à devenir physique. Le Canada a pris son rythme et a donné plus de mises en échec et nous n’avons pas bien réagi. Notre équipe doit être en mesure de composer avec le jeu physique et de répliquer. Nous devons travailler sur notre constance. »

Même si le résultat n’a pas offert la meilleure publicité à l’équipe, cette dernière est formée de jeunes joueurs prometteurs qui ont déjà joué dans la meilleure ligue senior des moins de 17 ans et moins de 18 ans. Elle compte deux joueurs repêchés en première ronde et un qui a porté les couleurs d’une formation de la LNH, les Sharks de San Jose, le défenseur Mirco Muller.

« À nos yeux, nous avons même deux joueurs de la LNH. Kevin Fiala va très bien dans la Ligue suédoise et je prévois qu’il pourrait faire le grand saut dans la LNH l’an prochain », analyse Fust. « Mirco (Muller) amène beaucoup de stabilité à l’arrière. Cependant, si nous voulons gagner, nous devons former une équipe et jouer en équipe. »

La première chance de le faire viendra dans le dernier duel à l’horaire samedi au Air Canada Centre face à la République tchèque.

 

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