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Faits excentriques de 1978

Faits excentriques de 1978

Gretzky aurait-il pu passer à la Suède?

Publié 16.12.2014 07:52 GMT-5 | Auteur Lucas Aykroyd
Faits excentriques de 1978
Wayne Gretzky (à gauche) était un joueur de petite taille en 1978, mais les réalisations du jeune de 16 ans étaient vraiment de taille comparativement à celles de ses adversaires au Championnat junior, où il a terminé en tête du classement des pointeurs avec 17 points. Photo : Doug Ball / Presse Canadienne
Bien que Montréal soit sans doute la Mecque mondiale du hockey, elle n’a pas accueilli le Mondial junior depuis 1978.

Cette année-là, il s’est produit et dit des choses amusantes.

Bien sûr, personne au Canada n’a trouvé à rire au sujet de la médaille de bronze remportée derrière l’Union soviétique et la Suède. Et surtout avec le bénéfice du recul, impossible de ne pas sourire, sourciller ou même froncer un peu les sourcils quand on revient sur les événements qui entourent la nation hôte.

Wayne n’était-il pas suffisamment fort?

Avant le tournoi, le Canada avait défait la Suède par une marque de 6-4 à l’occasion d’un match hors concours qui s’était déroulé à Hull, Québec, et Wayne Gretzky, alors âgé de 16 ans, avait donné le ton à la victoire grâce à deux buts et deux mentions d’aide. Mais l’entraîneur McLean avait par la suite dit ne pas être satisfait du jeu défensif de la future « Merveille ». « Je ne sais pas s’il est suffisamment fort, à 16 ans, pour jouer avec ces gars plus vieux », avait dit McLean.

Un jour en entraînement, la maigre supervedette des Greyhounds de Sault-Ste-Marie avait essayé un bâton ayant appartenu à Darryl Sittler des Maple Leafs de Toronto. Gretzky avait dit qu’il était deux fois plus lourd que ce à quoi il était habitué et avait ajouté : « Le transporter est un exercice en soi ».

Néanmoins, Gretzky a terminé en tête du tournoi avec huit buts et neuf mentions d’aide à sa seule participation au Mondial junior.

Une équipe qui a du « punch »

Pour la première et seule fois, le Canada a eu comme entraîneur et directeur général de l’équipe du Mondial junior des personnes au surnom de « Punch ».

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L’entraîneur Ernie « Punch » McLean a mené les Bruins de New Westminster à quatre titres consécutifs de la Ligue de hockey de l’Ouest (WHL) (1975-1978) et à deux coupes Memorial consécutives (1977-1978). Le directeur général Walter « Punch » Scherer a fait sa marque sur la scène du hockey dans la région de Kitchener-Waterloo, Ontario, pendant des décennies au cours desquelles il a occupé, entre autres, les postes de directeur général des Rangers de Kitchener et des Flying Dutchmen de Kitchener-Waterloo.

De futurs dirigeants rayés de la formation

Parmi les 11 joueurs retranchés de la formation du Canada en 1978 se trouvaient deux joueurs qui se distingueraient encore mieux en complet, au cours de leur après-carrière dans la LNH, qu’en uniforme d’équipe de la LNH.

Le défenseur Joel Quenneville (Spitfires de Windsor) a joué 803 matchs dans cinq villes de la LNH. Mais il s’est taillé une place parmi les légendes de Chicago comme entraîneur de l’équipe des Blackhawks championne de la coupe Stanley à deux reprises (2010, 2013).

L’attaquant Don Maloney a joué 765 matchs dans la LNH dans l’uniforme des Rangers de New York, agissant parfois à titre de capitaine de l’équipe. Toutefois en 2010, alors qu’il était directeur général des Coyotes de Phoenix, c’est à lui qu’on a décerné le tout premier titre de Directeur général de l’année de la LNH.

Des places vides? Ce n’est pas sérieux!

C’est difficile à imaginer, mais le Championnat mondial junior ne revêtait pas autant d’importance dans l’esprit des amateurs de hockey canadiens à cette époque-là. Par exemple, une foule éparse de quelque 1 200 spectateurs était sur place au Forum de Montréal pour regarder le Canada remporter la victoire contre les États-Unis par la marque de 6-3 au match d’ouverture du tournoi à la ronde.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, le match remporté par la Tchécoslovaquie contre l’Allemagne de l’Ouest par la marque de 5-4 le même jour a attiré une assistance légèrement plus nombreuse (1 670 personnes).

De nos jours, bien entendu, pour un match entre le Canada et les États-Unis en sol canadien, tous les billets sont vendus plusieurs semaines à l’avance.

« Une belle fille d’humeur instable »

Pendant qu’il assistait au tournoi, le légendaire entraîneur soviétique Anatoli Tarasov, l’architecte de l’équipe qui a gagné trois médailles d’or olympique et neuf championnats mondiaux consécutifs, a fait part de ses observations au sujet du style de hockey canadien. Il l’a comparé à une « belle fille d’humeur instable ». (De toute évidence, à en juger d’après la métaphore, le hockey féminin n’était alors pas digne du respect dont il jouit aujourd’hui.)

Le Muscovite de 59 ans s’est ensuite dit heureux de ne pas avoir suivi le conseil de Maurice « Rocket » Richard, selon lequel il y avait lieu d’embaucher des entraîneurs canadiens pour revitaliser le style soviétique fluide à caractère offensif. Comme il l’a affirmé aux journalistes : « Si nous avions adopté l’approche préconisée par Maurice Richard, le hockey international ne se révélerait pas aussi intéressant qu’il l’est aujourd’hui. Tout le monde jouerait du hockey boom-boom ».

Gretzky songeait à jouer en Suède

À la fin du Mondial junior, Wayne Gretzky a dit qu’il n’imaginait pas pouvoir passer encore quatre ans dans les rangs juniors avant de faire le saut vers la LNH. Le jeune hockeyeur de 16 ans avait même envisagé la possibilité d’aller jouer en Suède. « Je pourrais tout simplement y aller pour devenir membre d’une des équipes de la ligue majeure suédoise pendant une couple d’années. Le risque de me blesser serait minime; ce serait d’ailleurs une occasion en or pour moi de perfectionner mes habiletés de hockeyeur. »

Or, ces aspirations ne se sont jamais concrétisées. En fait, Gretzky a fini par passer la saison 1978-1979 comme membre des Racers d’Indianapolis et des Oilers d’Edmonton de l’Association mondiale de hockey (WHA). Après la fusion entre cette dernière et la LNH, Gretzky a accumulé au total 2 857 points jusqu’en 1999 pour ainsi devenir le meilleur marqueur de l’histoire de la ligue.

 

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