Fédération internationale de hockey sur glace

Affrontement outre-frontière

Affrontement outre-frontière

McDavid c. Eichel, un volet du duel de 31 déc.

Publié 31.12.2014 10:19 GMT-5 | Auteur Lucas Aykroyd
Affrontement outre-frontière
Le Canada a battu les Américains 3-2 quand les deux rivaux se sont affrontés la veille du jour de l’An au Championnat mondial junior 2014 de l’IIHF à Malmö, Suède. Photo : François Laplante / HHOF-IIHF Images
Au moins deux personnes savent que le match Canada – É.-U. du 31 décembre n’est pas une confrontation entre Connor McDavid et Jack Eichel. Qui sont ces sages?

Il s’agit bien sûr de Connor McDavid et de Jack Eichel.

Et cela ne devrait pas nous surprendre. Les deux jeunes excellents joueurs de centre sont assez intelligents pour se livrer une chaude lutte pour être le 1er choix au total lors du repêchage 2015 de la LNH. Ils sont aussi assez intelligents pour reconnaître que le match du 31 décembre au Centre Bell de Montréal n’est pas un match des plus beaux espoirs où l’objectif premier est de faire bonne impression auprès des dépisteurs – et peut-être de commencer à recevoir des offres de commandite anticipées.

« Je ne m’en fais pas trop avec lui en ce moment et je suis certain qu’il ne se fait pas de tracas à mon sujet », a dit Eichel, le capitaine des États-Unis. « La bataille est beaucoup plus grosse que ça. Les États-Unis et le Canada s’affrontent pour le premier rang de notre groupe. »

« Ce sont les États-Unis contre le Canada, pas moi contre lui », a ajouté McDavid qui a accumulé 51 points en seulement 18 matchs dans l’OHL cette année. « C’est un gros match pour les deux équipes. »

Et ils ne font pas que dévier le feu des projecteurs loin d’eux. C’est la réalité. N’oubliez pas qu’Eichel a 18 ans et McDavid, 17. Sauf quelques rares exceptions, le Championnat mondial junior de l’IIHF est un tournoi dominé par les joueurs de 19 ans.

Sidney Crosby et Alexander Ovechkin ont tous deux remporté l’or au Mondial junior lorsqu’ils avaient moins de 19 ans, mais ni l’un ni l’autre n’ont remporté le championnat des pointeurs ou été nommés à l’équipe des étoiles du tournoi. Et McDavid et Eichel ont un bon bout de chemin à faire avant que l’on puisse raisonnablement les comparer à ces deux-là.

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Au tournoi cette année, la vedette des Otters d’Erie et le prodigue de l’Université de Boston ont bien joué, mais ils ne se sont pas démarqués.

Eichel a accumulé deux points, mais il a aussi créé plusieurs mauvais revirements et ses six minutes de punition – un sommet de l’équipe – indiquent qu’il doit gérer ses émotions un peu mieux.

Le meilleur trio offensif des Américains est celui formé de Dylan Larkin, Hudson Fasching, et Sonny Milano.

« Je trouve que nous nous complétons assez bien », a déclaré Larkin, un centre à l’Université du Michigan qui est le meilleur pointeur des États-Unis avec cinq points. « C’est facile de jouer avec eux compte tenu de leur taille, de leur habileté et de leur vitesse. Hudson Fasching travaille vraiment fort et crée beaucoup d’espace. Et Sonny est tellement créatif. Il va te trouver. C’est très amusant de jouer avec ces gars-là. »

De son côté, McDavid a accumulé trois points, mais offensivement, il a été surclassé par plusieurs de ses coéquipiers canadiens incluant les membres du premier trio soit Anthony Duclair, Sam Reinhart et Max Domi. Et que dire du superbe fabricant de jeu Nic Petan (6 points)?

« Tout le monde joue bien défensivement et tous créent de l’offensive », a dit Reinhart. « C’est facile de maintenir notre élan avec tout l’alignement et c’est ce dont nous avions besoin. »

Revenons aux minutes de punitions d’Eichel. Les Américains devront se tenir loin du banc des punitions parce que le jeu du Canada en avantage numérique est le meilleur du tournoi en ce moment avec un taux d’efficacité de 50 pour cent. Cela dit, avant le 31 décembre, les États-Unis étaient à égalité avec la Suède au chapitre des pays les moins pénalisés avec seulement 22 minutes.

Le Canada possède deux experts des mises au jeu que les Américains auront peine à imiter : Frederik Gauthier est au premier rang du tournoi pour les mises au jeu gagnées avec un pourcentage de 76,6 et le capitaine Curtis Lazar n’est pas loin derrière avec 73,3.

Jusqu’à présent, il est difficile de choisir quelle équipe a le dessus devant le filet. Les deux rivaux d’outre-frontière ont battu la Finlande, championne en titre, en n’accordant qu’un but (une victoire de 2-1 pour les Américains en tirs de barrage et de 4-1 pour le Canada).

Pour certains, le Canada pourrait avoir l’avantage en ce qui a trait à l’expérience de ses gardiens de but puisque Zach Fucale en est à sa deuxième participation consécutive au Mondial. Mais l’entraîneur-chef Benoit Groulx a plutôt choisi de confier la tâche à Eric Comrie la veille du jour de l’An. Il faut dire que celui-ci a bien fait à son seul départ, repoussant 17 tirs dans un jeu blanc de 4-0 contre l’Allemagne.

Être l’équipe locale présente toutefois un avantage certain.

« Je pense que la foule sera un facteur important », a admis Larkin. « Ce sera une mer de rouge et blanc. Nous n’avons pas joué devant des foules si nombreuses. Le Canada, oui. Nous allons devoir contrôler ça. Nous serons certainement nerveux pour quelques présences. Nous allons devoir bien jouer défensivement. »

Alors, que devraient penser ceux qui sont encore préoccupés par quel nom sera prononcé en premier au BB&T Center à Sunrise en Floride le 26 juin 2015?

Disons que l’argent ne fait pas le bonheur. Et McDavid et Eichel seraient beaucoup plus heureux tous les deux d’utiliser une victoire sur leurs rivaux à la veille du jour de l’an comme tremplin vers une médaille d’or au Mondial junior.

Prenons Taylor Hall par exemple. Alors qu’il était l’ailier gauche vedette des Spitfires de Windsor, champions de la Coupe Memorial, il a participé au match de la veille du jour de l’An le 31 décembre 2009 contre les Américains, match que le Canada a gagné 5-4 en tirs de barrage. Ce fut grisant.

Mais perdre 6-5 en prolongation contre ces mêmes Américains cinq jours plus tard a été pénible.

Par la suite, Hall a été choisi premier au total en 2010 par les Oilers d’Edmonton. Depuis ce temps, son parcours au hockey n’a pas toujours été rose. Oui, il a signé un contrat de sept ans pour 42 millions de dollars. Mais il n’a pas participé aux éliminatoires de la LNH ni gagné quoi que ce soit à l’international depuis son passage au Mondial junior. Ce n’est pas très jojo de jouer dans le nord de l’Alberta ces temps-ci.

Pour McDavid, Eichel et leurs coéquipiers respectifs, ils doivent profiter pleinement du match à Montréal.

« Nous sommes vraiment excités », a dit Eichel. « La veille du jour de l’An; nous avons grandi en regardant ces matchs-là et d’avoir l’occasion d’y prendre part au Centre Bell, ce sera tout un spectacle. »

Paroles d’un sage, cela ne fait aucun doute.

 

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